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Produire, nourrir, ici et maintenant : les appuis doivent être à la hauteur des défis

Publié le 3 décembre 2019 - Écrit par l'UPA

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Le 95e Congrès de l’Union s’ouvre aujourd’hui sous le thème « Produire, nourrir ici, et maintenant » dans un contexte relativement difficile pour les agriculteurs et les agricultrices du Québec. « Nous devons manœuvrer dans un environnement socio-économique de plus en plus complexe. Les risques agricoles s’accentuent et se multiplient en raison, notamment, de l’ouverture des marchés, du conflit commercial entre la Chine et les États-Unis qui nuit à plusieurs secteurs de production et des programmes fédéraux et provinciaux inadéquats pour y faire face. Et pour combler le tout, la météo de l’année 2019 aura été une des pires depuis de nombreuses années » a déclaré d'emblée le président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, dans son discours d'ouverture.

Le gouvernement canadien doit être conséquent; il participe activement à la mondialisation du commerce agricole en multipliant les ententes commerciales, il doit du même coup appuyer les productions affectées par les conflits (comme les secteurs céréalier et porcin, qui n’ont obtenu aucune aide significative contrairement à leurs compétiteurs américains), protéger farouchement ses secteurs sensibles (gestion de l’offre) et exiger le respect des normes nationales pour les produits importés, à l’instar de ses partenaires commerciaux.

Le débat sur la gestion des pesticides, tout au long de l’année, a été particulièrement sévère à l’endroit des agriculteurs et les agricultrices. Ces derniers ont pourtant fait des pas de géants ces 25 dernières années en matière d’agroenvironnement et les normes canadiennes et québécoises sont déjà parmi les plus sévères dans le monde. « Le Québec affiche l’un des indices de pression parmi les plus bas au monde. Il faut bâtir sur cette distinction et miser sur l’engagement des producteurs pour que le Québec devienne un véritable chef de file en protection durable des cultures. Les agriculteurs et les agricultrices doivent être au cœur de ce projet de société », a continué M. Groleau.

En cours d’année, le gouvernement du premier ministre François Legault a rapidement donné suite à son principal engagement électoral, c’est-à-dire bonifier de 250 M$ sur cinq ans l’aide à l’investissement privé dans le secteur agricole et agroalimentaire. Il a aussi déposé un important projet de réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles qui répond à plusieurs des attentes exprimées ces dernières années. Quelques points du projet de loi sont à améliorer, mais nous sommes sur la bonne voie, d’indiquer le général de l’UPA.

La reconduction de la Politique bioalimentaire québécoise est une autre bonne décision du gouvernement du Québec. Il faudra toutefois aller au-delà du suivi des cibles et se pencher davantage sur les moyens requis pour les atteindre. Parmi les trois conditions essentielles, il est impératif de s’attaquer à la lourdeur administrative qui étouffe les agriculteurs et les agricultrices, au point où plusieurs s’abstiennent de recourir aux divers programmes. Il importe aussi que La Financière agricole du Québec (FADQ) soit plus qu’un assureur qui ne vise qu’à minimiser ses risques; elle doit se coller à sa mission de soutenir et de promouvoir le développement du secteur. Il faut finalement favoriser plus de concertation entre la FADQ et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, au chapitre notamment du développement des programmes qui sont offerts aux producteurs.

L’agriculture de chez nous est de son temps et continue d’évoluer. Malgré les difficultés, les agriculteurs et les agricultrices du Québec accomplissent de grandes choses et sont fiers de leur métier. La production biologique est passée du simple au double en moins de cinq ans. La concertation au regard des marchés de proximité avance à grands pas et les secteurs plus traditionnels se démarquent sur tous les marchés. Nous continuerons de produire et nourrir, ici et maintenant, et c’est ensemble que nous le ferons, a conclu M. Groleau.