L’Union des producteurs agricoles (UPA) et le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) accueillent avec intérêt le projet de code de conduite de la chaîne de supermarchés Sobeys, qui exploite plus de 1 500 épiceries au pays (Sobeys, IGA, Bonichoix, Foodland, Thrifty Foods et Safeway).
« L’initiative de Sobeys sera bien accueillie par les producteurs agricoles et les transformateurs alimentaires. De bonnes relations entre les grandes chaînes, leurs fournisseurs et les producteurs agricoles sont déterminantes pour la pérennité de milliers d’entreprises du secteur agroalimentaire. Sobeys envoie un signal important aux acteurs de la filière et pour ma part, c’est vraiment apprécié », a déclaré le président général de l’UPA, Marcel Groleau.
« Nous sommes d’accord avec le principe qu’il y a un déséquilibre des forces entre les grandes chaînes alimentaires et leurs fournisseurs. Le code proposé par Sobeys repose sur des principes de nature à faciliter les relations commerciales, ce qui est une très bonne nouvelle non seulement pour les fournisseurs, mais aussi pour les consommateurs et la recherche de diversité », a continué la présidente-directrice générale du CTAQ, Sylvie Cloutier.
Le code proposé par Sobeys repose sur cinq principes directeurs, soit :
- promouvoir une négociation équitable en tout temps et dans toutes les relations commerciales entre les détaillants et les fournisseurs;
- promouvoir des relations mutuellement bénéfiques où les détaillants et les fournisseurs reconnaissent le besoin mutuel de certitude commerciale;
- promouvoir la transparence entre les détaillants et les fournisseurs;
- proposer un mécanisme efficace et équitable de règlement des différends commerciaux;
- promouvoir l’efficience, la durabilité et la compétitivité de la chaîne d’approvisionnement des épiceries au Canada, et veiller à ce qu’elle offre valeur et innovation aux consommateurs canadiens.
Rappelons qu’avec plus de 80 % des achats alimentaires au pays, Loblaw-Provigo, Sobeys-IGA, Metro, Walmart et Costco ont un pouvoir considérable sur la filière agroalimentaire canadienne et imposent périodiquement des frais additionnels importants à leurs fournisseurs. Les transformateurs alimentaires canadiens et, par conséquent, les producteurs agricoles éprouvent donc beaucoup de difficulté à négocier des prix justes pour leurs produits.
Ajoutons que le ministre québécois de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, et la ministre canadienne de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, coprésident actuellement un comité sur les pratiques des détaillants et des distributeurs. Un rapport sera déposé aux ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux en juillet 2021. S’inspirant de ce qui se fait ailleurs dans le monde, notamment au Royaume-Uni, le code proposé par Sobeys alimentera positivement les travaux de ce comité.
Pour l’UPA et le CTAQ, il est important qu’au terme de ce processus de réflexion nous identifiions une solution durable, basée sur le respect, la concertation et la mobilisation des différents acteurs de la chaîne alimentaire et où les détaillants et distributeurs alimentaires seront tenus de respecter des normes garantissant une relation harmonieuse et transparente avec leurs fournisseurs.