Plus d’une centaine de personnes ont assisté au débat régional portant sur l’agriculture qui s’est déroulé lundi soir, à Beloeil. L’événement était organisé par l’UPA de la Montérégie dans le cadre de l’élection fédérale 2019.
Agissant à titre d’animateur, Jérémie Letellier, 1er vice-président de l’UPA de la Montérégie, tenait à remercier les participants : « Cet exercice visait à faire connaître aux candidats les priorités du secteur agricole de notre région afin que ceux-ci partagent leurs engagements en agriculture. »
Pendant près de trois heures, dix candidats libéraux, conservateurs, néodémocrates, bloquistes et verts ont répondu aux interrogations des agricultrices et agriculteurs d’après cinq grands enjeux préalablement déterminés :
- la défense de l’agriculture et de la foresterie dans nos relations commerciales;
- l’adaptation du programme des travailleurs étrangers temporaires;
- le maintien de la compétitivité des outils de gestion des risques;
- l’investissement en environnement;
- l’actualisation du régime fiscal des entreprises agricoles et forestières.
Un résumé des échanges
Questionnés sur les impacts négatifs des ententes de libre-échange internationales, tous les candidats ont affirmé ne plus vouloir accorder de concession à la gestion de l’offre, maintenir les compensations aux producteurs laitiers et vouloir compenser d’autres productions touchées. Personne n'a formulé de solutions claires pour venir en aide rapidement aux productions comme le porc et le grain qui sont victimes de la guerre commerciale.
Tous les candidats souhaitent faciliter le transfert des entreprises agricoles. Les solutions pour y arriver sont toutefois différentes : Le Parti libéral a diminué l’impôt fiscal et a demandé une étude sur le transfert de ferme. Le NPD et le Bloc québécois souhaitent modifier le régime fiscal. Les candidats conservateurs parlent d’un rapport d’impôt unique et d’avantages pour la forêt.
Quatre partis ont reconnu l’importance de diminuer la lourdeur administrative et d’améliorer la flexibilité du programme pour l’embauche de travailleurs étrangers temporaires sur les fermes. Les candidats du Parti vert ont pour leur part préconisé l’acceptation au pays de plus d’immigrants permanents.
Concernant le maintien de la compétitivité des outils de gestion des risques : Le Parti libéral consulte les provinces pour identifier des solutions de réinvestissement à court et long terme. Le NPD souhaite réinvestir après avoir consulté les entrepreneurs et réagir rapidement à la suite de catastrophes. Le Bloc québécois a affirmé être favorable à nos demandes et vouloir introduire un crédit de cotisation pour les programmes Agri adressés à la relève. Le Parti conservateur entend réformer l’Agri-stabilité et éliminer la taxe sur le carbone.
L’environnement, un thème incontournable
Le thème de l’environnement a aussi animé les échanges. La promesse de soutien à la recherche et à l’agriculture biologique était présente dans tous les discours. De façon particulière, le Parti vert veut soutenir la production locale, la diversification et la lutte aux changements climatiques. Le NPD s’est engagé à rémunérer les biens et services écologiques et à répondre aux préoccupations environnementales.
Le Bloc souhaite éliminer l’utilisation des néonicotinoïdes d’ici 4 ans en soutenant financièrement les producteurs. Les candidats conservateurs ont affirmé vouloir protéger les agriculteurs en se basant sur la science. Finalement, le Parti libéral entend poursuivre le travail après avoir soutenu la mise en place de laboratoires vivants et la réouverture de deux centres de recherche en Montérégie.
« À la suite de l’élection du 21 octobre prochain, nous travaillerons activement avec les futurs parlementaires du gouvernement du Canada afin de faire avancer les dossiers stratégiques pour assurer le développement et la pérennité de notre agriculture », a conclu M. Letellier.
La Fédération de l’UPA de la Montérégie
Rappelons que la Fédération de l’UPA de la Montérégie compte 42 administrateurs et regroupe 15 syndicats locaux et 25 syndicats spécialisés. Les 6 880 fermes de la région génèrent à elles seules 30 % du produit intérieur brut agricole québécois et 25 % des emplois agricoles au Québec. L’agriculture de la Montérégie contribue activement à l’essor économique et social des communautés dans un contexte de développement durable.