La Fédération de l’UPA de la Montérégie demande aux municipalités de son territoire de respecter les décisions et pouvoirs de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ). Elle rappelle que cette instance indépendante constitue une pièce maîtresse de la législation québécoise puisqu’elle a pour mission de garantir pour les générations futures un territoire propice à l'exercice et au développement des activités agricoles.
« Jamais l’UPA ne décide de l’avenir des projets, mais elle fait part à la CPTAQ, comme les municipalités le font, des préoccupations des producteurs que nous représentons », précise Christian St-Jacques, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie.
Les deux dernières années seulement, les municipalités de la Montérégie ont réclamé à la CPTAQ l’équivalent de 1 000 terrains de football pour assouvir leurs besoins en développement. Sans l’intervention soutenue et cohérente de la Commission, depuis maintenant plus de 40 ans, l’agriculture familiale aurait disparu du portrait régional.
« Je veux être bien clair, tout le monde appuie le développement économique et applaudit la création d’emplois. Ce que nous dénonçons, c’est l’attitude cavalière de certains élus municipaux qui tentent de faire croire à la population qu’il est nécessaire de détruire les sols cultivables du Québec pour assurer leur rentabilité. La vérité est tout autre : les terres agricoles sont tout simplement beaucoup moins chères que les espaces en zone industrielle, elles représentent donc une aubaine pour le secteur municipal et surtout pour les investisseurs! Voilà pourquoi la zone agricole de la Montérégie - le garde-manger du Québec - est sans cesse dilapidée pour accueillir parcs industriels, projets résidentiels et espaces commerciaux », ajoute monsieur St-Jacques.
Le manque d’engagement du gouvernement à donner un signal clair sur la protection du territoire agricole en Montérégie est de plus en plus flagrant, ce qui explique pourquoi plusieurs projets sont soumis directement au gouvernement par les promoteurs pour tenter de passer outre l’institution qu’est la CPTAQ. La Fédération de l’UPA de la Montérégie trouve cette façon de procéder honteuse, surtout dans une période où les citoyens du Québec parlent de plus en plus d’autonomie alimentaire.
« Il ne faut pas gouverner à coup de décret. Il devient impératif que nos administrations municipales revoient leurs méthodes afin de planifier leur développement de façon plus durable. Pour y arriver, un signal clair du gouvernement et un soutien approprié seront nécessaires : les pouvoirs et les compétences conférés à la CPTAQ doivent non seulement être respectés par les villes, mais ils doivent aussi être bonifiés par le gouvernement », conclut le président.
La pression exercée sur le territoire agricole en raison de l’étalement urbain est devenue insoutenable. Les agricultrices et les agriculteurs demandent de la prévisibilité et souhaitent avoir la conscience tranquille alors qu’ils travaillent quotidiennement à nourrir leurs concitoyens.