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Lettre ouverte = David contre Goliath

Publié le 4 octobre 2019 - Écrit par l'UPA

Catégorie :

  • Montérégie
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  • Communiqués

Combien de temps l’agriculture familiale peut-elle survivre sous la pression des géants internationaux lorsque ceux-ci sont soutenus par notre gouvernement ?

Le gouvernement du Québec s’apprête à dézoner une immense terre agricole de 94 ha – l’équivalent de 160 terrains de football – afin de satisfaire la multinationale américaine Google. La propension du gouvernement à accélérer le démantèlement de notre patrimoine agricole en outrepassant cavalièrement les pouvoirs confiés à la CPTAQ est sans aucun doute une source de préoccupations pour les agricultrices et les agriculteurs de la Montérégie. Dans ce contexte, quelle est la valeur du garde-manger québécois ?

Les 12 000 agricultrices et les agriculteurs de la Montérégie que je représente contribuent fièrement à l’essor de la société dans laquelle ils vivent en assumant vaillamment leur part des fardeaux fiscaux et environnementaux collectifs. Mais combien de temps notre agriculture familiale peut-elle survivre sous la pression de géants internationaux lorsque ceux-ci sont soutenus par notre gouvernement ? La lutte s’annonce inégale…

Après l’adoption de décrets pour l’Hôpital à Vaudreuil-Soulanges et maintenant pour Google à Beauharnois, le conseil des ministres renie nos institutions démocratiques et semble considérer la zone agricole comme étant un vulgaire terrain en attente de béton. Aucun dédommagement, financier ou en espace, ne pourra compenser justement les préjudices individuels et collectifs engendrés par la destruction de terres agricoles.

La Montérégie, le garde-manger du Québec

La Montérégie possède les sols les plus fertiles du Québec : ils sont rares, précieux et non renouvelables. Malheureusement, l’étalement urbain lié à la proximité avec Montréal fragilise notre garde-manger collectif : 35 % de la production agricole du Québec est générée en Montérégie!

Les 6 800 fermes de la Montérégie assurent 82 500 emplois bien rémunérés dans le secteur bioalimentaire. Contrairement à Google, elles créent de la richesse localement depuis des générations et ne peuvent pas déménager au gré des marchés internationaux.

Il est temps d’obtenir de nos décideurs un minimum de considération, la saisie par décret d’immenses territoires à vocation agricole doit cesser. La CPTAQ doit pouvoir réaliser son mandat et protéger la souveraineté alimentaire des Québécoises et des Québécois.

Christian St-Jacques

Producteur agricole à Saint-Pie

Président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie