L’Association des aquaculteurs du Québec (AAQ), la Table filière de l'aquaculture en eau douce du Québec (TFAEDQ) et l’Union des producteurs agricoles (UPA) demandent au ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne, de venir en aide aux aquaculteurs, alors que des dizaines d’entreprises sont en détresse et que des milliers de poissons suffoquent et meurent actuellement dans les étangs du Québec.
En marge de la pandémie de COVID-19, les quelque 60 aquaculteurs du Québec ont vu leurs principaux clients, les pourvoiries, diminuer radicalement leur approvisionnement. Les poissons s’entassent donc dans les étangs, provoquant ainsi un gaspillage alimentaire regrettable et des pertes de revenus importantes pour les aquaculteurs du Québec. La canicule des derniers jours vient s’ajouter aux conditions difficiles et amplifie de beaucoup la mortalité des poissons.
« Il n’existe aucun programme adapté, au niveau fédéral, pour venir en aide à nos entreprises, même si le gouvernement canadien multiplie les programmes d’aide destinés à d’autres clientèles depuis le début de la pandémie. Du côté québécois, l’aide financière de mai dernier s’est avérée insuffisante et a surtout profité aux pourvoiries, sans permettre d’écouler nos surplus. Le secteur aquacole a mis des années à se bâtir et ses artisans méritent mieux. L’aide demandée n’est pas une dépense, mais un investissement qui profitera à l’ensemble des intervenants concernés, incluant les entreprises aquacoles, les pourvoiries et les pêcheurs », ont déclaré les présidents de l’AAQ et de la TFAEDQ, François Guillemette et Normand Roy.
« La situation est désolante. Il est très difficile de voir des années de travail s’envoler en fumée », a continué le président de Pisciculture de la Jacques-Cartier inc., Pierre East.
Si rien n’est fait pour venir en aide aux aquaculteurs, on estime que les surplus pourraient s’élever à 181 tonnes d’ombles de fontaine (truite mouchetée) et 37 tonnes de truites arc-en-ciel d’ici la fin du mois d’août. Les pertes réelles seront certainement beaucoup plus élevées en raison des mortalités actuelles et à venir.
« Les aquaculteurs ne bénéficient pas des programmes de sécurité du revenu normalement accessibles aux agriculteurs et les programmes d’aide ne sont pas adaptés à leurs besoins. M. Lamontagne doit tabler rapidement sur un programme spécifique à leur réalité, avec une possible participation du gouvernement fédéral. Il s’agit d’une situation exceptionnelle et la résilience a ses limites. Les aquaculteurs doivent être entendus », a conclu le président général de l’UPA, Marcel Groleau.