«Ces derniers jours, un certain nombre de reportages ont mis en lumière des situations regrettables, voire choquantes en matière d’agroenvironnement. Ces exemples doivent être pris au sérieux. Mais le débat actuel sur les pesticides ne peut pas être fondé que sur certains actes délinquants triés sur le volet. Il doit miser sur les nombreux progrès agroenvironnementaux accomplis ces dernières décennies chez la très vaste majorité des agriculteurs et des agricultrices», a déclaré aujourd’hui le président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau.
Rappelons que la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles (CAPERN) entame aujourd’hui ses auditions Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre sur « l’examen des impacts des pesticides sur la santé publique et l’environnement, ainsi que les pratiques de remplacement innovantes disponibles et à venir dans les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation, et ce en reconnaissance de la compétitivité du secteur agroalimentaire québécois ». À ce chapitre, l’UPA demande aux membres de la Commission d’inclure dans leur réflexion les nombreux gestes posés par les agriculteurs et les agricultrices, ces dernières années, pour limiter l’impact de leurs activités sur l’environnement, plus particulièrement en matière de gestion des pesticides.
L’UPA et ses fédérations affiliées soutiennent et encouragent depuis toujours les producteurs agricoles dans leurs efforts pour réduire l’impact de leurs pratiques sur l’environnement. Cette approche a permis la création, avec les ministères et intervenants concernés, d’outils structurants uniques au Québec ces trente dernières années, tels que :
• la réalisation, dès 1998, d’un vaste portrait agroenvironnemental de 18 000 fermes servant de référence pour évaluer scientifiquement les efforts agroenvironnementaux du monde agricole;
• la constitution d’une équipe d’agents en agroenvironnement dans les fédérations régionales et spécialisées de l’UPA;
• le développement d’un important réseau de 62 clubs-conseils en agroenvironnement accompagnant plus de 8 900 producteurs dans l’adoption de pratiques favorisant le développement durable;
• la création de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement, seul centre de recherche au Québec exclusivement voué à ce champ de spécialisation;
• la mise en place d’un vaste programme de récupération de sacs, de contenants et de pesticides périmés;
• la création du Programme de mise en valeur de la biodiversité des cours d’eau en milieu agricole, en collaboration avec la Fondation de la faune du Québec;
• la mise en place de 66 projets de gestion de l’eau par bassin versant (4 700 producteurs agricoles participants), qui a pris fin en 2015, faute de financement;
• la campagne Opération bandes riveraines, en partenariat avec la Fondation de la faune du Québec, Groupe Uniconseils, La Coop fédérée, Synagri et Agriculture et Agroalimentaire Canada, en vue de mobiliser le monde agricole pour une meilleure protection de ses cours d’eau et de ses berges;
• le projet Agriclimat, qui vise l’accompagnement des producteurs face aux changements climatiques actuels et à venir par l’identification et l’adoption de bonnes pratiques agroenvironnementales.
Ces nombreuses réalisations ont porté fruit, mais l’UPA est consciente qu’il reste encore du travail à faire. Les pratiques pour protéger l’environnement sont de plus en plus nombreuses et efficaces. C’est d’ailleurs au Canada et au Québec qu’on trouve l’un des indices de pression (application de pesticides par hectare) les plus bas dans le monde. En parallèle, les marchés agricoles locaux et internationaux sont de plus en plus mondialisés, la concurrence est féroce et le soutien canadien aux agriculteurs, en l’occurrence en agroenvironnement, est de beaucoup inférieur à celui de nos principaux compétiteurs, incluant les États-Unis et l’Europe.
« Les agriculteurs et les agricultrices sont depuis toujours les principaux acteurs de changement en matière de réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. Ils doivent être davantage reconnus, formés, accompagnés, responsabilisés et soutenus. Les 35 recommandations que nous présenterons en commission parlementaire, jeudi prochain, iront en ce sens », a conclu M. Groleau.