L’Union des producteurs agricoles (UPA) accueille positivement les mesures destinées au secteur agricole dans le budget 2020-2021, en l’occurrence l’ajout de 125 M$ sur cinq ans (25 M$ par année) au budget du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec pour favoriser l’agriculture durable.
«Le défi agroenvironnemental est grand si nous voulons répondre aux attentes des citoyens. Le Plan vert agricole que nous proposions demandait un investissement additionnel de 60 M$ par an pour les dix prochaines années. Les 25 M$ annoncés sont donc un pas dans la bonne direction. Les sommes manquantes devraient venir du Fonds vert, tel que nous le proposions. Le Fonds est financé en partie par les agricultrices et les agriculteurs québécois via le carburant qu’ils consomment»
a déclaré le président général de l’UPA, Marcel Groleau.
Parmi les autres mesures budgétaires d’intérêt, mentionnons :
- 50 M$ sur cinq ans pour déployer un plan de croissance de la serriculture et de l’horticulture. Toutes les entreprises, petites et moyennes, seront admissibles;
- 15 M$ sur cinq ans pour favoriser une utilisation judicieuse des antibiotiques en production animale et assurer le bien-être des animaux;
- 15,2 M$ sur cinq ans pour favoriser la modernisation du secteur agroalimentaire par l’extension du réseau triphasé;
- 89,8 M$ sur six ans pour réviser le Programme de crédit de taxes foncières agricoles (projet de loi 48).
De plus, le gouvernement du Québec prévoit le remboursement partiel (140 M$) du déficit du Fonds d’assurance stabilisation des revenus agricoles (Fonds ASRA) à la charge de La Financière agricole du Québec (FADQ). L’institution disposera ainsi d’une certaine marge de manœuvre pouvant être réinvestie.
Au-delà des mesures annoncées, des investissements additionnels permettant la modernisation des programmes de la FADQ sont nécessaires. Les entreprises agricoles doivent pouvoir saisir les opportunités des marchés d’ici et d’ailleurs alors qu’elles évoluent dans un environnement de plus en plus volatile, notamment en raison des accords de libre-échange, des changements climatiques et des conflits commerciaux. Ce défi suppose des programmes efficaces de gestion des risques financés à la hauteur des besoins, plus particulièrement au regard des plus petites entreprises et de celles situées en régions périphériques. La FADQ ne dispose pas des ressources humaines et budgétaires requises pour accomplir adéquatement cette mission.
Parmi les autres besoins non comblés dans le budget 2020-2021, mentionnons la réduction des impacts de la hausse accélérée du salaire minimum. Rappelons que cette hausse met en péril la viabilité de plusieurs entreprises, notamment dans le secteur horticole (maraîcher, petits fruits, vergers, culture en serre, etc.) où les coûts de main-d’œuvre peuvent représenter plus de 50 % des dépenses d’exploitation.
Au chapitre de la forêt privée, les mesures annoncées dans le budget seront très bien reçues par les propriétaires et producteurs forestiers québécois, soit : la reconduction et l’amélioration de la mesure d’étalement du revenu forestier; des sommes permettant l’identification des producteurs forestiers pour l’application d’un taux particulier de taxe foncière par les municipalités; un montant de 26 M$ sur cinq ans pour mobiliser davantage de bois des forêts privées. Par ailleurs, la mesure pour accroître la contribution de l’industrie forestière à la lutte contre les changements climatiques est saluée par la Fédération des producteurs forestiers du Québec. Les producteurs forestiers savent depuis longtemps qu’ils peuvent jouer un rôle dans la séquestration de carbone si les instances politiques reconnaissent et soutiennent leur travail sylvicole.